Les postes au rugby amateur : LE NUMÉRO 22 - REMPLAÇANT ARRIÈRE
- jefdufour
- 9 avr.
- 3 min de lecture
Quand tu joues 22, tu es susceptible de rentrer sur n’importe quel poste entre le 11 et le 15.
T’as bien expliqué au Coach qu’il y a pas de souci ; le seul truc c’est que tu es pas trop à l’aise sur les ballons aériens.
C’est pour ça qu’à la 60ème minute il te saisit par l’épaule et te dit que tu rentres à la place du 15.
- Mais … mais …
- Tu me parleras de ta mémé plus tard !! Là tu rentres !!!
Tu rentres donc sur un renvoi adverse. Le coup de pied long vicieusement vrillé se dirige directement entre tes bras. Tu te souviens bien du fait qu’il faut te tourner en même temps que tu réceptionnes, pour que le ballon parte en arrière au cas où. Comme ça tu le prends en plein sur le bras et tu fais un magnifique en-avant à dix mètres de ta ligne. Quand ton pack arrive tu te dis que ça tombe bien qu’un regard ne tue pas, parce que sinon tu serais multi-décédé.
L’adversaire sort le ballon, la ligne défensive tient, alors leur 10 finit par taper un coup de pied par-dessus. T’es super bien placé : le ballon rebondit en plein sur ton front et tombe entre les mains du 12 adverse. T’as juste le temps de te jeter dans ses jambes pour éviter qu’il passe la ligne. T’as tellement mal au nez que t’as plus mal au front. Tu te dis que tout le monde va apprécier ton héroïsme. Mais ton 10 a ramassé le ballon et tapé en touche, ça repart déjà.
Et sur le ballon aérien suivant, tapé depuis ses 50 par le 10 adverse, le miracle se produit. Tu es parfaitement placé et tu fais une réception impeccable.
Tu veux en profiter et que tout le monde apprécie, alors tu gueules théâtralement « MAAAAARQUE ! » en levant le poing. Et tu te fais désosser par le 8 adverse lancé à pleine vitesse. Ah oui. C’est vrai qu’il faut être dans ses 22 pour faire un « marque » ; ça suffit pas d’être le 22.
Comme tu as dégueulé le ballon, nouvelle mêlée devant vos 22. Et tu te dis à nouveau que si un regard tuait tu serais poly-décédé.
Comme l’adversaire, contrairement à ton Coach, a bien compris comme tu es à l’aise sur les ballons aériens, il passe les 10 dernières minutes à te bombarder. Tu t’en sors comme tu peux - mal.
Mais à la dernière minute tu as l’occasion qui va te venger. Tu récupères derrière un ruck un ballon sur les 22 adverses. Tu as le choix entre un côté ouvert où on a pris toute la largeur, et un surnombre petit côté. Mais tu as ton idée. Tu tapes une énorme chandelle sur le 15 adverse - tiens, dans ta gueule !!!
Il récupère parfaitement et tape en touche pour mettre fin au match.
Connard …
Et après tout ça, quand t’es numéro vingt-deux tu as toujours, un jour, un mec au Club House qui explique que quand on fait rentrer les remplaçants arrière c’est que soit c’est dans la poche, soit ya plus d’espoir.
Et là tu te dis que c’est quand même pas facile d’être le numéro 22.
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